Menez l'enquête !
25 énigmes à l'âge d'or du cinéma Devenez expert en enquête criminelle en
résolvant ces 25 énigmes dans le monde du cinéma ! Au début de chaque
enquête, une courte nouvelle plante le décor, dresse le portrait de la victime
et de son entourage, et détaille le déroulement du crime. C'est alors à vous de
jouer ! Lisez l'intrigue, étudiez les preuves et élucidez le crime !
Des astuces mécaniques, des témoins à ne pas négliger, des trompe-l'oeil, votre
logique sera ici mise à rude épreuve. Ne l'oubliez pas, une enquête est un jeu,
souvent mortel. Une construction savamment agencée qui ne recule devant aucun
artifice pour acculer dans ses retranchements le lecteur avide de découvrir qui
peut être l'assassin. Saurez-vous déjouer le savoir-faire des maîtres de
l'illusion et du détournement d'attention ? Cartésien comme Sherlock
Holmes, méthodique comme Rouletabille, ou superbe comme Hercule Poirot,
devenez, vous aussi, maître dans l'art de la déduction !
À lire cette 4ème de couverture, ce livre
pourrait être intéressant, surtout avec cette promesse de nous laisser mener l’enquête
et devenir l’égal de Sherlock, Poirot ou encore Rouletabille !
D’accord ! Arrêtez tout de suite de rêver et oubliez
cette 4ème mensongère. Inutile de vous vendre du vent.
Déjà, à aucun moment le lecteur n’est invité à résoudre la
moindre enquête. Bien entendu que l’on veut savoir qui est le tueur, c’est le
principe de n’importe quel roman policier ou thriller digne de ce nom. Un récit
bien fait va inévitablement interagir avec le lecteur en le laissant anticiper,
réfléchir sur cette fameuse question de « qui qui tue ? »...
Ici, aucune interaction à part l’envie de fermer ou plutôt d’éteindre sa
liseuse pour revenir au fondamentaux, à quelque chose de mieux construit, de plus
intéressant et surtout de mieux écrit.
Les premiers récits sont au présent. L’auteur veut-il donner
dans l’originalité ou ne sait-il tout simplement pas écrire une histoire ?
Je vous laisse le choix. Car plus loin, on va commencer à lire des histoires
comme un auteur les écrirait : passé simple et imparfait de mise.
Seulement sur les parties énumérant les faits et la conclusion de l’enquête car
l’enquête en elle-même sera au présent. Ne cherchez pas ! On se veut être
original qu’on dit !
Les nouvelles sont donc composées de trois parties :
les prémices, l’enquête et la conclusion. Bien heureux sera celui capable de
résoudre l’énigme dont on ne nous donne que les éléments de surface,
principalement des témoignages. Alors je ne sais pas vraiment ce qu’était le
relevé des indices dans les années 40 en Amérique et les analyses qui s’en
suivent mais quand même, les Brigades du Tigre étaient à la pointe de la
technologie dès les années 20.
Passons...
L’enquête... ce sont les deux personnages principaux que l’on
retrouve dans chaque histoire qui mène l’investigation et on tombe à ce
moment-là sur un livre de cuisine. L’auteur passe son temps à décrire le repas
de la baleine enquêtrice ! Ses habitudes alimentaires sont assez variées,
il faut le reconnaître, même s’il arrive à vous écoeurer. Donc on a un
enquêteur qui passe plus de temps à se goinfrer qu’à enquêter.
De toute façon, la conclusion semble aussi sortir d’un
gâteau chinois. Notre enquêteur la résout devant son assiette et fait un peu de
sport en se rendant sur les lieux du crime. Il rencontre deux ou trois
personnes, souvent plus deux que trois d’ailleurs, et là paf ! Il a la
solution... qui se présente d’elle-même en fait. Parce que c’est bien connu :
quand un criminel voit les flics débarquer, il avoue son crime tout de suite.
Ou alors il a la brillante idée d’écrire ses aveux quelque part sur un carnet
qu’il cache au fond de son tiroir dans l’espoir que personne ne le trouvera...
Mais notre enquêteur est intelligent, on ne le dupe pas aussi facilement !
Rien dans ces nouvelles ne nous incite à vouloir jouer les
enquêteurs. L’écriture est plate, les personnages clichés et hormis ce livre de
recette de cuisine, il n’y a absolument rien de pertinent quant au décor, l’ambiance
si particulière qu’est Hollywood des années 40. Limite, on se fiche totalement
des pauvres victimes et de leur histoire puisque de toute façon on ne nous incite
pas à la curiosité.
Et cet âge d’or du cinéma alors ? Encore une autre
escroquerie puisqu’au lieu de trouver des anecdotes, à défaut de trouver une
réelle documentation sur l’époque, le cinéma et tout ce qui gravite autour, le
ou les auteurs pensent qu’il suffit de citer Gary Cooper pour réaliser une
plonger vertigineuse dans ce monde aussi féérique que diabolique.
Aucune documentation, aucun fait historique, aucune
dénonciation sur les sujets sensibles ou brûlants de ce monde fermé où tout est
possible... juste un déballage de noms d’acteur, de producteurs ou de titres de
films (et encore quand ces mêmes auteurs y pensent). Du suffisant en somme.
Parce qu’il suffit de citer un acteur pour se dire que l’on a écrit un livre
sur une période donnée.
Il n’y a donc absolument rien dans ce livre mise à part une
sacrée foutue perte de temps !