« Conan
sentit son sang se figer en voyant autour de sa cheville la main sectionnée du
cadavre dont les serres squelettiques étaient plantées dans sa chair. Une
abominable créature dressa au-dessus de lui sa forme monstrueuse. Une main
griffue se précipita vers sa gorge... »
Mais
dans les veines de Conan coule le sang de l'Atlantide engloutie par les mers
huit mille ans avant sa naissance. Comment la magie pourrait-elle vaincre ce
barbare, ce brigand intrépide que rien ne paraît pouvoir arrêter ?
Il ne s’agit pas d’un roman mais plutôt d’un recueil de
nouvelles, 7 au total, visant à nous présenter, de manière chronologique, ce
barbare intemporel adapté au cinéma en 1982 et campé par Arnold Scwharzenegger.
Sans être complètement décousue, l’histoire ou du moins les histoires s’enchaînent, nous
présentant à chaque fois une partie de l’univers de cette saga. Sur le fond et
même sur la forme, c’est à peu près toujours la même chose : Conan débarque dans une ville pour
piller un temple, une maison, une tour avant de s’en aller ailleurs...
Non, ce n’est donc pas dans l’histoire elle-même que l’on
trouvera son comptant. Mais plutôt dans les détails. L’inventivité de Howard
est si florissante que l’on rencontre alors toute sorte de créatures, d’ennemis
tous plus charismatiques les uns que les autres et des passages faisant oublier
qu’en fin de compte, c’est sans arrêt la même histoire qui recommence ailleurs.
Jamais on ne tremblera pour notre barbare, même quand il
sera dans les situations les plus compliquées. On va comprendre cependant que
plus on avance dans les récits plus il se fait puissant. Et cette puissance est
relativement bien démontrée, tout comme l’intelligent du personnage juxtaposée
à son côté bourrin par excellence. Ça pique, ça fait mal et parfois on ressent
même la souffrance de ses ennemis.
Même si on retrouve Conan dans les mêmes situations de
départ, le récit reste dynamique et captivant. On ne se demande pas comment ça
va se terminer mais plutôt : qu’est-ce qu’il va encore rencontrer comme
bestioles sorties de nulle part. Certains sujets, comme la trahison, la
confiance, la lutte des classes, sont abordés et Conan viendra apporter la
réponse définitive au conflit par le poing et la lame.
Une aventure sympathique donc qui nous montre le vrai visage
du Barbare. C’est rapide à lire, plaisant aussi et s’il y avait un bémol dans
tout cela se serait l’incroyable répétition des « petits cheveux qui se
dressent sur la nuque » tout au long du texte, dont Howard, ou peut-être le traducteur, raffole.
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