Jake Epping,
professeur dans un lycée, se voit l’opportunité de revenir en 1958 et de sauver
la vie de John F. Kennedy en contrecarrant les plans de Lee Harvey Oswald...
Avec King, j’ai souvent du mal à être objectif. Il nous sert
ici non plus un pavé mais carrément un parpaing difficilement transportable
partout. Ceci dit, la lecture est facile et on plonge complètement dans cette
histoire démente dès les premières pages.
L’auteur prend alors tout son temps pour raconter son petit
délire, installer le suspense et, personnellement, j’ai trouvé la partie tant
attendue où son héros rencontre enfin Lee Harvey Oswald la moins passionnante,
voire la moins aboutie.
Car on va très vite comprendre que le plus palpitant dans ce
livre n’est pas tant cette fameuse journée funeste dans l’Histoire américaine,
mais plutôt tout ce qui va se passer avant et le peu qui se passe ensuite.
Sur un récit à la première personne, qui d’emblée nous
annonce la fin sans surprise, du moins en partie, nous voyageons avec le héros
dans une époque révolue. Avec la crise économique qui secoue le monde actuel,
cet écho du passé est tout simplement déchirant. King parvient cependant à nous
installer confortablement dans cette période étrange où la liberté et les
mentalités étaient autres et côtoyaient la ségrégation et la violence, entre
autre. Les différents conflits qui secouent le monde d’alors ne sont pas laissés
de côté et il faudra tout de même de solides connaissances historiques et/ou de
culture générale pour combler quelques vides. Parce que King ne s’improvise pas
professeur d’Histoire et ne va donc pas nous faire un cour magistral et pompeux
pour nous expliquer dans le détail la crise des missiles à Cuba, le désastre de
la Baie des Cochons, ni même ce qui s’est passé exactement le 22/11/63. À
chaque fois, nous vivons les évènements d’un regard extérieur et il ne tient qu’à
nous et nos connaissances pour combler quelques vides ; et parfois, ces
connaissances peuvent s’avérer cruciales pour bien tout saisir.
En ce qui concerne la journée du 22/11/63, King prend le
parti pris de la théorie du tireur isolé. Oswald est donc le seul assassin.
Est-ce pour simplifier la vie à son héros (et par extension son histoire) ou
simplement par conviction ? Nous ne le saurons que dans la postface mais j’ai
quand même eu beaucoup de mal avec cette fameuse thèse dans la mesure où King
lui-même vient appuyer les différents rapports attestant que Oswald était loin,
voire très loin, d’être un tireur d’élite. Comment un branque pareil a-t-il pu
tirer trois balles dans le dos d’une personne aussi loin et en mouvement et
surtout comment peut-on admettre qu’il ait pu toucher le président de face ?
Je n’arrive pas à saisir comment on peut être aussi obtus vis à vis des preuves
irréfutables (vidéo à l’appui) sur la présence d’autres tireurs sur le site.
Parce qu’il faut être sacrément bon pour tirer de face tout en étant dans le
dos de sa cible. Sans aller jusqu’à défendre la théorie du complot (qui peut
aussi tenir la route, après tout, pourquoi pas ?), comment peut-on évincer
si rapidement cette hypothèse avancée par Jim Garrison en contre expertise
du rapport de la commission Warren ?
À mon sens, King fait une lourde erreur en se lançant dans
cette histoire aussi palpitante que casse-gueule et en ne prenant en compte
toutes les théories.
Ceci étant, comme dit plus haut et paradoxalement, ce n’est
pas cette partie là, pourtant haletante, qui m’aura le plus intéressé mais tout
ce qui se prépare avant : la vie de Jake Epping, alias George Amberson,
dans les années 50 et 60. Sur fond de rock, Jake/George joue les justiciers en
sauvant des vies et croise bon nombre de références à l’oeuvre de King, comme Christine ou encore Ça (à travers une simple histoire d’enfants disparus donc un qui a
eu le bras arraché).
Comme je l’ai signalé, vu que le récit est à la première
personne, il ne fait aucun doute sur le final. Du moins en partie parce que c’est
sans compter sur King pour faire un dernier revirement qui n’épargne pas son
héros.
Il va sans dire qu’il montrera les désastres que peuvent
provoquer ces fantasmes de vouloir changer le passé pour améliorer son présent.
L’idée est folle mais redoutable. Encore une fois King fait
mouche mais autant être prévenu : 22/11/63 ne se lit pas n’importe quand
et certainement pas comme première lecture de Stephen King, comme une
découverte de ce monstre de la littérature contemporaine. Il faut connaître l’auteur
et son oeuvre pour en apprécier toute la magie et accepter que certains
passages, aussi lourds soient-ils à lire, vont servir un tant soit peu dans l’histoire.
Car comme ne cesse de le dire King, tout s’harmonise tout le temps et l’histoire
se répète sans cesse.
Maintenant, j'aimerai aborder un point qui n'a rien à voir avec l'auteur mais avec l'éditeur, Albin Michel. Vu le prix d'un livre de cette taille, il est inadmissible de trouver un nombre incroyable de fautes de frappe et de mots manquant, avec parfois des phrases qui ne veulent rien dire ! C'est une honte de se prétendre grand éditeur et proposer un produit aussi mal abouti. C'est irrespectueux envers le client et le lecteur.
Maintenant, j'aimerai aborder un point qui n'a rien à voir avec l'auteur mais avec l'éditeur, Albin Michel. Vu le prix d'un livre de cette taille, il est inadmissible de trouver un nombre incroyable de fautes de frappe et de mots manquant, avec parfois des phrases qui ne veulent rien dire ! C'est une honte de se prétendre grand éditeur et proposer un produit aussi mal abouti. C'est irrespectueux envers le client et le lecteur.
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