Post Mortem
Morgane, une actrice à succès, se voit
conviée par maître Sevilla à assister à la lecture
du testament d’un homme qu’elle n’a jamais vu. Elle hérite d’une maison où lui est promis un autre cadeau sans
précédent...
Dans cette première nouvelle, Karine Giebel s’amuse avec son
lecteur, l’entraînant sur une piste pour mieux le gruger. Dépeignant des
personnages sombres, antipathiques, on en vient tout de même à s’inquiéter pour
eux, basculant sans cesse entre le jugement pur et simple les condamnant et la
rédemption.
Cette position inconfortable ne nous lâche pas tout du long
des 67 pages que compte le récit, accentuant ainsi le côté malsain de l’histoire.
Mais il faut attendre les toutes dernières lignes pour comprendre toute l’ampleur
de l’horreur de cette histoire.
On sent tout de même que certains passages méritent d’être
un peu plus approfondis et que son auteure s’est sûrement réfrénée à ne pas
entrer dans plus de détails qu’il n’en fallait. Il subsiste cependant une
incohérence qui, certes, enlèverait tout le plaisir sordide de cette lecture et
contrarierait la révélation finale, mais il n’empêche qu’elle est là et que je
n’ai pu cesser d’y penser, sans remettre en question la qualité de l’écriture.
J’aime votre peur
Yann Dumonthier reçoit un coup de
fil qu’il n’aurait jamais voulu recevoir : Maxime Hénot, un dangereux psychopathe et violeur s’est échappé de l’hôpital
psychiatrique où il était enfermé
depuis six ans...
Dans cette seconde nouvelle, on suit un psychopathe et
encore une fois, Karine Giebel prend un malin plaisir à emmener le lecteur sur
de fausses pistes, le rendant presque pire que son personnage aux réactions
imprévisibles.
Si l’histoire est moins surprenante, avec moins de
rebondissements que la précédente, elle n’en reste pas moins haletante, avec
son lot de sueur froide et de surprises. Peut-être plus aboutie que la
précédente, cette nouvelle est d’un tout autre genre, d’un tout autre ton même
si l’auteure surfe toujours sur le sordide, avec des esprits troublés, dérangés,
et cette envie de sonder tout ce que l’être a de plus macabre en lui. Sans
oublier cette faculté d’amener le lecteur dans des pensées morbides pour mieux
le piéger.
À note que chaque récit est écrit au présent ; pour ma
part, c’est inhabituel et pas toujours facile à appréhender.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire