Une femme, hystérique
et entièrement nue, est retrouvée dans les rues de New York en plein hiver
avec, à la main, un scalp. Très vite, les autorités comprennent que cette femme
n’est pas la seule victime d’un nouveau genre de tueurs. Avec cette enquête, il
est possible qu’Annabelle, assistée en secret par Joshua Brolin, ouvre les
portes de l’enfer…
Deuxième tome de la trilogie du mal, le livre s’ouvre, comme
il se doit avec un évènement qui semble n’avoir aucun rapport avec tout le
reste. Il faut, comme d’habitude, attendre la toute fin pour raccrocher tous
les wagons.
J’avais cependant un peu peur de relire un Âme du Mal qui déjà m’avait fait penser
à Léviatemps ou encore le Requiem des Abysses (oui, je n’ai pas lu
les œuvres de Chattam dans l’ordre). D’ailleurs, au-delà de retrouver les mêmes
principes, ce qui en soit est entendu et attendu, il y a quelques particularités
que l’on retrouve dans le déroulement de l’enquête, comme faisant écho au
premier tome.
Ceci étant, In
Tenebris offre son lot de surprises et nous entraîne dans un univers encore
plus sombre et sordide. Au fur et à mesure de la lecture, prenant conscience de
ce qui se passe, on en vient à avoir peur de lire ce dénouement qui ne laisse
aucune ambiguïté.
Chattam sonde ce qu’il y a de plus sinistre en l’être humain
et dévoile une noirceur jusque là inégalée. Menée tambour battant, l’enquête
rebondit sans cesse, parsemant ici ou là quelques surprises de taille et
gardant le suspense intacte jusque dans les derniers chapitres où tout s’emballe.
Outre son histoire, l’auteur décrit New York dans un climat
hivernal qui ne manque pas de rendre l’atmosphère encore plus lourde et
malsaine. Le froid et la neige s’invite donc auprès du lecteur pris dans la
tourmente.
Son héros, Joshua Brolin, qui refait ici surface, n’est plus
le même personnage que dans le premier volume. Sans entrer dans les détails de
ce qui l’a amené à évoluer, Chattam fait confiance à son lecteur pour lire ce
qui se passe dans son Âme du Mal mais
ne nous perd pas pour autant avec des détails incompréhensibles si jamais nous
n’avons pas lu ce premier tome. Les romans se lisent indépendamment les uns des
autres mais il est intéressant de voir l’évolution de cette âme torturée qu’est
Brolin. À noter tout de même qu’en fin de volume, Chattam se permet d’annoncer
le retour prochain de son héros.
Une nouvelle enquête plus sombre que la précédente, un
rythme enlevé, sans temps morts, des personnages intéressants qui ne s’en
sortent jamais indemnes, un propos redoutable d’efficacité, une critique de la société
sans concession, c’est tout In Tenebris.
Une lecture rapide et prenante, comme souvent chez Chattam. Malgré cette peur
de la redite, je suis heureux de voir que l’auteur a su sortir de la facilité
et nous offrir un excellent roman, marquant et immersif.
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