Dexter est un serial
killer. Dexter est aussi expert en analyse de sang pour la police de Miami.
Deux jobs qui le mettent en danger lorsque l’on découvre des corps démembrés et
parfaitement nets, sans aucune goutte de sang. Car Dexter le sait : ce
tueur d’un nouveau genre cherche à lui dire quelque chose…
Connaissant la série que je trouve remarquable, au moins
jusqu’à sa saison 6, le roman s’ouvre sur la traque de ce Tueur de Glace. Mais
à mi-parcours, c’est un tout autre récit que l’on découvre, bien différent de
celui de la série, avec une toute autre fin.
Ce n’est cependant pas la seule différence. Pour une fois, l’adaptation
de Dexter est bien au dessus de l’œuvre
originale.
Les personnages ne sont pas très présents et donc encore
moins fouillés ici. Dexter n’a que très peu d’interaction avec eux. Angel est
quasi inexistant et Doakes n’est qu’un prétexte à dire que quelqu’un veut être
l’ennemi de Dexter, sans que l’on sache réellement pourquoi ce flic à une dent
contre l’expert.
La relation Dexter/Rita est superficielle. Le seul
personnage secondaire un peu plus présent est Vince Masuoka, sans pour autant
rendre gloire à son humour déplacé et salace.
Qu’en est-il de Débra ? Déborah ? Deb ? Sa
mine renfrognée fout le cafard tout au long des pages. Coincée, elle ne peut
rien faire sans son cher Dexter. Et d’ailleurs, il en va de même pour la
plupart des flics de Miami. Jeff Lindsay montre la puissance de déduction de
son personnage principal de deux façons différentes : une par un pouvoir quasi
surnaturel de Dexter de sentir les choses. Deux, par la niaiserie des flics qui
l’entourent. Mis à part Angel que l’on ne voit pas ou même Vince, Deb est
incapable de réfléchir. Il faut toujours qu’elle s’énerve après son frère pour
que celui-ci lui donne les clés de l’énigme.
Quant à LaGuerta, si sa propension aux manœuvres politiques
est bien démontrée, l’auteur nous la décrit sans arrêt comme le pire inspecteur
de la planète. Limite débile mentale, elle parvient tout de même à tout
comprendre en deux pages !
Des personnages très peu intelligents donc, juste de quoi
faire savoir que Dexter n’est pas tout seul dans son roman. Serait-ce une erreur
de débutant que de ne réfléchir à son seul personnage principal, sans lui
donner une seule valeur grâce aux personnages secondaires ou est-ce tout
simplement l’incapacité de l’auteur à vouloir explorer tout ce qui doit forger
un être humain ? Propos qui, je le rappelle, est la base même du
personnage de Dexter qui cherche à se fondre dans la masse en observant son
prochain.
Ce Cher Dexter est
peut-être assez bien écrit. Il se lit relativement vite. Cependant, il est loin
d’être abouti et j’ai senti une fin bâclée ; sans parler des nombreuses
fois où l’auteur tourne en rond, se répétant (le chapitre où Dexter fait le
tour de son appartement pour se rendre compte que quelqu’un a pénétré son antre
mais n’a rien volé et rien déplacé, est tout simplement un supplice), rabâchant
sans arrêt que son personnage comprend tout et ne comprend rien à la fois. Ces longueurs
accentuent le côté expéditif de certains passages qui tombent comme un cheveu
sur la soupe. Tout cela rendant la lecture parfois ennuyeuse et brouillonne.
On reste dans la tête de Dexter, sur un récit à la première
personne. Et si le monstre nous livre ses impressions sur les gens normaux
(comme ça, une fois de temps en temps), on le trouve largement plus
antipathique que dans la série. Plus froid, moins intéressé et moins
intéressant, on le suit sans vraiment savoir où l’on va. L’intrigue n’a ici que
peu d’intérêt à cause de ces personnages sans volume, sans aucune valeur.
Même si ce premier tome ne m’empêchera pas de continuer mon
aventure, il est très loin de m’avoir convaincu.
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