Après deux ans passé
au FBI, Joshua Brolin met ses talents de profileur au service de la police
criminelle de Portland, cherchant à oublier son expérience décevante au bureau fédéral.
Une affaire hors du commun va alors capter toute son attention : celle du
Bourreau de Portland, un tueur en série qui kidnappe des jeunes femmes pour les
torturer avant de les tuer...
C’est du Chattam de toute évidence et on ne pourra pas,
malheureusement, quelque part, le lire sans penser à ce que fait FranckThilliez (et vice versa) tant les deux auteurs ont une plume approchante. Du
coup, les histoires commencent de la même manière et L’Âme du Mal ne fait pas exception.
Ceci dit, on se retrouve en terrain connu avant de prendre
une première balle vers la page 70. On se demande alors ce qui se passe.
Tranquillement installé dans cette histoire qui débute tambour battant, voilà
que l’auteur nous retourne et nous gicle sans concession de son propre récit.
Bien évidemment, c’est pour mieux nous introduire dans la
suite et nous le faire apprécier... jusqu’à un certain point.
Ayant tout d’abord lu Léviatempset Le Requiem des Abysses, je n’ai
pas les mêmes références sur l’auteur puisque les romans suscités constituent
pour moi la confirmation que Chattam est un grand. Seulement voilà, en ayant lu
L’Âme du Mal, je me suis aperçu qu’il
y avait quelque part une sorte de recyclage d’idées et non pas une seconde
vision, une autre version, une autre approche des horreurs qu’il veut traiter.
Et si je parlais de Thilliez plus haut, ça n’est pas anodin
puisque j’ai également retrouvé ici des similitudes dans les histoires. Qui a
influencé qui ? Il est probable que Chattam ait eu le premier la bonne
idée mais là encore rien de moins sûr. Reste alors le ressenti et pour moi, c’est
clairement du déjà-vu au point que le dénouement ne m’a pas surpris, voire qu’il
était d’un classique épouvantable. Avec le temps, il y a des choses qui ne se
font plus car déjà exploitées maintes fois. Reprendre certains principes devient
d’une facilité déconcertante et forcément décevante. D’accord, le livre a été
publié il y a dix ans mais malheureusement, à cause de ça et à la différence
des Abysses du Temps, L’Âme du Mal ne sera pas intemporel.
Là est donc ma déception sur ce roman qui reste tout de même
excellent, dans la lignée de ce que j’ai pu lire de l’auteur jusqu’ici. Il n’empêche
que j’ai ce goût amer de la facilité et de la redite au fond de la gorge. Il ne
faudrait pas que ça se confirme et que je ne prenne pas la suite des aventures
de Brolin pour constater que je relis une troisième fois la même histoire avec
des détails différents.
Sans cela les personnages de L’Âme du Mal sont attachants, jamais plus fouillés qu’il ne le faut
et si je devais faire une autre remarque déplaisante, ça serait que Chattam n’a
pas laissé assez de place à ces personnages justement, ne pouvant s’empêcher de
prendre le rôle du professeur pour balancer sa science. Mais bon, je pardonne
car on sent bien que c’est fait avec passion et une envie de partager et pas,
comme certains le font, afin de prouver qu’ils sont plus intelligents que les
autres.
Point de vue ambiance, encore une fois, c’est dark. Si les
personnages sont attachants, rien ne leur est épargné, laissant toujours planer
un semblant de folie et ne parlons pas de l’assassin lui-même qui est le summum
de toute cette démence, évidemment.
Comme souvent, pour ne pas dire toujours, chez Chattam, le
fantastique vient se faufiler dans l’histoire et c’est encore une fois très
réussi. Quand on connait l’auteur, on vient alors se demander comment il va
faire pour rationaliser ces faits prétendument surnaturels.
Une bonne lecture, à n’en pas douter, malgré ce sentiment de
déjà-vu et cette déception dans le dénouement de l’affaire.
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