Parce que le père
Andrei était sur le point de découvrir un secret que l’Église cherche à
dissimuler depuis sa fondation, il se fait assassiner dans un train alors qu’il
rejoignait Paris. Juste avant sa mort, il avait eu le temps de se confier au
père Nil, son ami. Ce dernier reprend alors la piste où le père Andrei l’avait
laissée et se lance sur les traces d’une mystérieuse épitre qui prouverait que
Jésus n’est pas le fils de Dieu...
Dans ce thriller historique et religieux, Michel Benoît,
moine défroqué pour ses convictions, traite d’un sujet qui est loin de faire l’unanimité,
bien évidemment, puisqu’il s’attaque aux fondements même de l’Église.
Comme il est de coutume dans ce genre de récit, nous
voyageons entre l’époque contemporain et l’an 0 et un peu plus aussi, afin de
découvrir ce qui aurait pu être la réalité historique d’alors, mettant à mal
toutes les paraboles (ou presque) recueillies dans la bible.
Catholique non pratiquant, mon œil est toujours attiré par
ces théories voulant bousculer les évangiles et l’existence même d’un Dieu
unique. Alors forcément, lorsque Michel Benoît reprend la mort et la
résurrection de Jésus pour démonter un à un tous ces faits mystérieux et
mystiques, je ne peux qu’être heureux.
En effet, avant de nous plonger dans cette traque de l’épitre
prouvant que Jésus n’est pas le fils de Dieu que l’on croit, l’auteur démonte rationnellement
l’apparition des anges devant le tombeau qui est en fin de compte dû à l’éclat
de la lumière renvoyée par leurs vêtements. Si la pierre a bougé, c’est parce
que des personnes l’ont déplacée et si le corps de Jésus a disparu, c’est que
ces personnes l’ont emporté dans le désert où il repose à sa juste place, le
tombeau n’étant en fait qu’un prêt.
Sans pour autant tourner la bible en dérision, Michel Benoît
reprend méthodiquement certains passages pour appuyer sur le fait que l’Église
repose sur un mensonge et que la divulgation de la vérité la mènerait à sa
perte. Et il démontre bien que si à une époque ceci était inconcevable dû à la
croyance fanatique des ouailles avec l’aide de l’inquisition, de nos jours, où
la religion perd de plus en plus de poids et étant séparée de l’État, l’institution
est plus que jamais en danger.
L’époque contemporaine est alors un moyen d’expliquer la
naissance d’une secte et son fonctionnement tout en gardant sa réserve grâce à
un procédé basé sur la paranoïa des personnages et la méfiance que l’on peut
avoir à l’égard de chacun d’eux. Si le père Nil, héros de ce récit, est
sûrement le plus à même de nous offrir un tant soit peu de confiance, nous
restons perdus avec les autres, ne sachant pas vraiment sur quel pied danser,
déroutant ainsi notre attention et faisant monter la tension.
Le Secret du Treizième
Apôtre est très documenté et nous invite au voyage à travers des époques
différentes, des couloirs interdits, ou dans les rues du Vatican contemporain.
Complet, très bien construit, haletant, c’est une perle du genre en somme nous
poussant à la réflexion !
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