Je redécouvre l’univers d’Enyd Blyton 30 ans après, avec un nouveau regard, forcément, plus adulte, à qui on n’est plus censé faire avaler de couleuvres.
En relisant les aventures des 5 détectives, il faut bien se mettre en
tête deux choses. La première, c’est qu’il a été écrit à la base pour
les enfants et uniquement les enfants. Nous ne sommes pas devant un Harry Potter qui, lui, possède deux niveaux de lecture.
La seconde est que le livre a été écrit à la fin des années 60 et depuis tout ce temps, les mentalités ont évolué, forcément.
Parce que si ce livre permet de reposer le cerveau en mettant de côté
tout ce qui peut porter à la réflexion, que les choses sont
simplissimes et prête aux rêves des plus jeunes quand ils découvrent
cette bande de jeunes jouant les détectives en herbe, il y a tout de
même quelques détails qui ne font pas dans la dentelle.
Par exemple, Blyton ne semble pas porter dans son coeur les personnes
qui n’auront pas eu la chance d’avoir une éducation digne de ce nom.
Ainsi, deux mondes se dessinent : les éduqués, toujours bien pensants et
bien sous tout rapport, extrêmement respectueux des lois, que l’on ne
saurait accuser de la moindre malversation... et de l’autre bord, ceux
qui finissent paysans ou bonnes à tout faire et dont on fait des quasi
parias, comme si la honte devait s’abattre sur certains corps de métier.
C’est assez subtil mais 30 ans après ma première lecture, j’ai bien
senti ce fossé entre les différents statuts sociaux.
Quoi qu’il en soit, le livre est plaisant. Très simple puisqu’il est
dirigé vers les plus jeunes, il se contente du minimum syndical avec une
histoire de chantage à la lettre anonyme, avec son brin de Sherlock
Holmes épuré de tout ce qui peut faire surchauffer le cerveau. Les héros
font forcément rêver en fouinant dans les affaires des grandes
personnes. Affaires qu’ils vont démêler au grand dam des adultes.
Mais là aussi dans cette bande, il y a une hiérarchie. Les
personnages quelque peu pédants à la base, le sont encore plus
lorsqu’ils ont leur importance. Il y a un chef, celui qui sait tout tel
un véritable puits de science doublé d’un MacGyver, qui décide de tout,
et ses sous fifres qui ne servent au final que de faire-valoir. Tout
ceci, évidemment n’est pas forcément perceptible par les plus jeunes.
J’avais un peu peur tout de même et si je n’ai pas retrouvé la
passion qui fut la mienne à ma première lecture, je n’ai pas pour autant
été déçu par cette relecture. L’aspect simplifié au possible, sans
prise de tête inutile rend l’ensemble plaisant et parfois drôle.
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