Je pense que pour réellement apprécier Sac d’os à sa juste valeur, il faut connaître son auteur ou du moins avoir lu pas mal de ses bouquins, sinon tous.
Je m’explique… dans sa première partie, King décrit les sentiments
qui nous animent lorsque l’on perd un être cher. Cela est arrivé à
chacun d’entre nous donc forcément, il touche au cœur. Personnellement,
j’ai lu ce livre quelques années à peine après avoir perdu mon père… Ces
évènements tragiques, King nous les fait vivre de l’intérieur, remuant
tripe, cœur et tête.
Dans sa deuxième partie, il explique ce que vit un écrivain lors de l’épisode tant redouter de l’angoisse de la page blanche.
Et là, que l’on soit soi-même écrivain ou pas, il touche encore une
fois au cœur, nous entraînant dans des sensations intimes et
dérangeantes, nous faisant vivre cette détresse page après page. Et nous
en sommes à 200 de ces pages. 200 pages où nous sommes remués dans tous
les sens, sans échappatoire.
Et là… c’est 500 pages où tout se passe pour le mieux. Des choses
affreuses sont racontées mais on est bien, rassurés. Rien ne peut mal se
passer, c’est impossible. Alors on regarde la couverture pour vérifier
que c’est bien Stephen King qui a écrit tout ça parce que ce n’est pas
possible. On est dans un véritable conte de fée, en un peu plus hard
quand même ; tout n’est pas rose mais comme je l’ai dit, on ne peut être
inquiet de ce qui arrive. Tous les problèmes, aussi compliqués
soient-ils, trouvent une solution et les situations les plus sordides ne
sont au final que des pétards mouillés. « Rassure-toi, ami lecteur »,
semble nous dire King.
Seulement voilà, nous sommes justement avec Stephen King. Il sait
nous prendre par la main et nous emmener dans des sentiers que lui seul
connait, en nous disant que l’on n’a pas à être inquiet,
qu’effectivement tout se passera pour le mieux, qu’il faut avoir
confiance…
Foutaises, oui ! 500 pages, c’est pour docilement nous endormir ou
plutôt nous hypnotiser ! Parce que le réveil est brutal, effrayant,
angoissant et les 100 dernières pages sont un véritable cauchemar où
l’on comprend le sens de l’expression « le calme avant la tempête ». On
est broyé par une machine infernale que l’on n’a pas vue venir et la
seule manière d’en terminer, c’est d’arriver au point final.
C’est pour cela que Sac d’Os est considéré comme LE chef d’œuvre de Stephen King et je suis d’accord avec ça.
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